Nous avons le plaisir de vous partager l’interview du Pr Patrick PELAYO, élu à la présidence de la Ligue HDFSU lors de l’AG élective du 16 novembre dernier.
Pourriez vous, vous présenter à nos licenciés ?
Professeur des Universités (section STAPS), à la retraite depuis un peu plus d’un an, j’ai eu une expérience solide et diversifiée tant sur le plan pédagogique qu’administratif de l’Université : directeur de l’Ecole Supérieure du Professeur et de l’Education – Lille Nord de France (2013/2018), Vice-Président CFVU et Insertion professionnelle de l’Université Lille 2 –2006 à 2013, Doyen de la Faculté des Sciences du Sport et de l’EP de Lille (2004/ 2011), Créateur et Président de l’Université Virtuelle en Sciences du Sport (UV2S.fr) (2007 /2016), Responsable de diplômes de master et licence en STAPS, nombreux mandats électifs (CA, CEFVU, CS de la FSSP et de l’Université de Lille 2). J’ai toujours enseigné dans les domaines de la physiologie de l’exercice et dans la spécialité natation. Dans le cadre de mes activités de recherche, j’ai publié plusieurs ouvrages sur la natation et plus de 150 articles scientifiques dans des revues internationales et nationales référencées (optimisation de la performance sportive et impact de la pratique physique sur la santé).
Quelles ont été vos motivations pour postuler à la présidence de notre Ligue HDFSU?
J’ai toujours été impliqué dans le sport en tant que sportif, élu au comité des Flandres, et entraineur en natation (18 années au LUC) et même comme parent (mes 2 fils ont été champions de France Universitaire en badminton et en handball). J’ai toujours été attaché à la pratique sportive universitaire, complément indispensable dans la formation des étudiant(e)s, en tant que pratiquant (plusieurs titres personnels de champion d’académie de Lille dans les années 70) et entraîneur en charge des équipes de natation et de waterpolo de la FSSEP Lille (environ 15 titres de champions de France Universitaire) mais aussi en tant que dirigeant (VP de la ligue HDFSU au coté de José Savoye depuis plus de 10 ans). Agé de 65 ans, à la retraite depuis un peu plus d’une année et donc pleinement disponible, c’est tout naturellement que je me suis présenté à la Présidence de la ligue HDFSU.
Est-ce que vous pourriez nous présenter votre projet pour le sport universitaire?
La ligue des Hauts de France sous l’égide la FFSU a pour tâche pérenne d’organiser et promouvoir la compétition sportive pour les étudiants des Universités et des Grandes Ecoles. Cette pratique doit enrichir celles déjà proposées par les SUAPS, les services et bureaux des Sports et être complémentaire pour les étudiants en STAPS. Elle est par nature associative et représente des valeurs essentielles au travers d’un sport qui se doit d’être amateur, éthique, éducatif (dans le prolongement de l’UNSS), inclusif (mixité, situation de handicap, …) et interculturel avec la participation de nombreux étudiants étrangers. Cette pratique représente un des facteurs clés de l’intégration sociale à l’Université tout en bénéficiant à la formation.
Il me semble aujourd’hui important de transformer et adapter notre offre à la nouvelle réalité du public représenté par l’ensemble des étudiantes et étudiants aux motivations diverses. Je perçois 4 types de profil :
- Les sportifs de haut niveau qu’il faut soutenir et accompagner dans leurs études et ce en lien avec les clubs ;
- Les sportifs d’un niveau moindre qui aiment la confrontation et pour qui il convient de proposer une offre riche et dynamique de compétitions au niveau régional et de district. Par exemple, des compétitions entre des équipes de différents UFR où le sentiment d’appartenance est plus important, peut contribuer à des sources de motivation importantes et des déplacements moins importants ;
- Les pratiquants réguliers ou occasionnels d’activités physiques variées mais qui préfèrent les défis individuels ou collectifs et partagés (on peut penser par exemple aux records de l’heure) aux compétitions classiques;
- Les étudiants qui pratiquent très rarement mais que l’on peut pourtant mobiliser autour d’activités physiques liées à des causes plus transversales comme la citoyenneté ou le développement durable. A titre d’exemple, une course ou une randonnée pédestre par équipe sur nos belles plages du littoral ou en ville associée à une collecte de déchets pourraient réunir sportifs et non sportifs.
Il nous faudra ainsi faire preuve d’imagination et de créativité pour augmenter le nombre d’étudiants licenciés qui représente le facteur clé de notre développement et de la reconnaissance du sport universitaire.
Je souhaite aussi redonner un nouveau souffle à notre ligue dans ces temps difficiles de crise sanitaire en associant et en impliquant pleinement les membre du comité directeur (étudiants et non étudiants) à la mission qui nous incombe, à savoir promouvoir et développer le sport Universitaire au sein de nos Universités et de nos grandes écoles. C’est pour cette raison que je proposerai au prochain comité directeur que le bureau soit constitué d’un secrétaire, d’un trésorier mais aussi de 3 vice présidents étudiants et 3 VP non étudiants avec des missions bien définies pour représenter au mieux nos territoires ainsi que nos Universités et les grandes écoles. Il convient aussi de diversifier et valoriser les supports de formation à la vie associative et citoyenne (jeune dirigeants, juges et arbitres, conduite de projets innovants). L’enjeu est casser la perte de licenciés pratiquants (rapport de 8 pour 1) entre le lycée où l’UNSS est encadrée par les enseignants EPS et l’Université où la pratique est plus autonome et où l’encadrement n’est pas toujours soutenu suffisamment par les Universités. Il nous faut ainsi rendre plus autonome l’investissement des étudiants (auto-encadrement, étudiants tutorés) en contribuant à la reconnaissance en crédits mais aussi financière de certaines tâches dans le strict respect des obligations légales et règlementaires. Je serai amené à rencontrer les Présidents d’université et Directeurs de grande école sur ces sujets.
Enfin, il nous faudra trouver prochainement un autre siège pour le personnel de la ligue car celui du site José Savoye est à la limite du respect des règles d’hygiène et de sécurité.
Pour vous, est-ce difficile de prendre la succession du Pr José SAVOYE ?
Ce n’est pas difficile car les équipes sont opérationnelles et bien en place suite au travail de fond qu’il a effectué. C’est surtout un honneur et une fierté de succéder au Pr José Savoye qui a tant œuvré pendant une trentaine d’année tant au niveau de notre ligue que de notre Fédération. Le sport Universitaire lui doit beaucoup et j’espère que nous pourrons, dès la crise sanitaire passée, lui rendre l’hommage qu’il mérite bien, autour du verre de l’amitié et de la reconnaissance.